Passion et vision : la recette gagnante pour transformer ses rêves en réalité!!
par: 15268 Simon Cloutier (RMC 1986)
C’est depuis 2001 que j’agis comme Directeur musical du Grand Ensemble Jazz de St-Eustache : un Big Band communautaire de musiciens amateurs de tous âges. Depuis 10 ans, je vis une expérience particulièrement enrichissante lorsque je pense au cheminement du band passant de 5 à 20 musiciens, performant dans des parcs devant quelques dizaines de spectateurs jusqu’au prestigieux Festival International de Jazz de Montréal en 2009, sur la grande scène Rio Tinto Alcan devant près de 40000 personnes.
LA DÉCOUVERTE D’UNE PASSION DURANT MES ANNÉES DE SERVICES
Comment je me suis retrouvé là? Lors de mon assignation à Bagotville, tout ça a commencé quand mon épouse Anne, dans le temps ‘’ma blonde’’, m’a inscrit en 1989 à des cours de saxophone à mon insu. Grand fan de jazz et blues, je possédais un saxophone mais tout ce que je faisais était de dire qu’un jour j’allais jouer comme le saxophoniste qu’on voit lors de galas à la télévision. Le cours m’ont mené à me joindre à un combo de blues de l’école de musique, puis à l’harmonie de la ville de La Baie. En 1992, j’ai été muté à AMDU sur la base de Trenton. Là ce n’est pas les opportunités qui manquaient. À un certain moment, je faisais partie de trois bands : le band militaire dédié aux parades, le stage band de la base et le Dan Schurr’s stage band. Apprentissage choc car plusieurs des musiciens que je côtoyais étaient des professionnels. La barre était haute mais c’est durant c’est 2 ans, à pratiquer 3 fois semaine que j’ai le plus appris et que j’ai découvert ma passion pour les grands ensembles jazz.
LA NAISSANCE DU GRAND ENSEMBLE JAZZ DE ST-EUSTACHE
À ma sortie des forces armées en 1994, je me suis établi sur la rive nord de Montréal à la suite de mon embauche chez Bell Hélicoptère. À l’automne 2000, un article dans le journal local invitait les musiciens de la région à venir auditionner pour le début du Grand Ensemble Jazz de Saint-Eustache (GEJSE). Ayant débuté avec 25 musiciens, le GEJSE a subit, durant la première saison, une importante réduction de ses effectifs suite à la démission des chefs d’orchestre. Suite à cette dégringolade, c’est là que je me suis impliqué dans le Conseil d’Administration de l’organisme à but non-lucratif et comme directeur musical pour le garder en vie. Malgré un début difficile, notre groupe a continué ses activités tout en évoluant : passant de combo jazz de 5 musiciens à ensemble Afro-Celtique, puis en 2002, un ensemble à deux volets : le projet jazz et le projet percussion. En 2003, le GEJSE reprenait sa vocation initiale de Big Band jazz et c’est en 2006 qu’un virage significatif s’est produit; l’ajout de plusieurs musiciens d’expérience et d’une chanteuse nous a permis de redevenir un appréciable ensemble jazz de 17 musiciens, capable de donner des prestations de qualité.
UNE VISION PASSANT DU RÊVE À LA RÉALITÉ
C’est alors que c’est devenu clair dans ma tête; nous avions le potentiel de viser haut et j’étais convaincu que nous pourrions un jour performer au Festival International de Jazz de Montréal (FIJM). Lorsque j’ai fait part de cette vision aux musiciens lors de l’assemblée générale en 2007, plusieurs me regardaient avec un regard ébahit, d’autres avec scepticisme et les derniers m’ont trouvé carrément drôle. ‘’Ah! Un ingénieur rêveur ‘’ s’est dit en lui-même le guitariste du band. Mais moi dans ma tête, j’y croyais et j’étais déjà convaincu que c’était possible.
À partir de là, nous avons commencé à utiliser nos meilleurs musiciens pour se donner du “feedback” constructif durant les répétitions et monter tranquillement le niveau de difficulté des pièces de notre répertoire. Nous avons envoyé notre candidature en 2007 et 2008 à l’organisation du FIJM mais sans avoir de réponses positives. À l’automne 2008, un nouveau musicien m’informait qu’on pouvait augmenter nos chances en participant à la compétition de big band Jazzfest des jeunes du Québec sur la rive sud. On s’est donc inscrit à cette compétition en mars 2009. Évidemment, nous nous sommes très bien préparés pour exécuter les 4 pièces qui allaient être jugées par des musiciens et chef d’orchestre renommés. Nous avons réussi à décrocher une mention ‘’argent’’ à la compétition dans la catégorie ‘’orchestre communautaire’’. Quelques semaines après, l’organisation du FIJM me contactait pour nous inviter à la trentième édition du Festival. Nous avions réussi.
SUR LES PLANCHES DU FESTIVAL INTERNATIONAL DE JAZZ DE MONTRÉAL
Le rêve suprême pour un artiste de la musique est d’avoir la chance de se produire devant un public de plusieurs milliers de personnes. Ce rêve, le Grand Ensemble jazz de Saint-Eustache l’a réalisé le 5 juillet 2009. Nous avons eu l’opportunité de nous produire pendant un peu plus d’une heure sur la grande scène Rio Tinto Alcan devant une foule évalué à 40 000 spectateurs d’après les organisateurs du spectacle. L’ambiance était survoltée et l’énergie de cette foule était incroyable. Quelle expérience pour les musiciens! Notre performance fut une véritable réussite. Plusieurs heures après le spectacle, quelques jours pour certains, l’ensemble des musiciens était encore sur le choc et l’adrénaline. Se produire sur la scène principale du Festival international de jazz, c’est l’expérience d’une vie.
L’APRÈS SPECTACLE
Ma véritable récompense, je l’ai reçu les jours qui ont suivi notre prestation. Beaucoup de courriels de félicitations et des remerciements des musiciens. Notre guitariste, un bon ami, m’écrivait : ‘’C’est probablement le show de ma vie et pour ça, je veux te remercier Simon d’y avoir cru, d’avoir fait ce qu’il faut pour nous amener là ou nous sommes. Je me souviens que la première fois que tu avais fait mention que peut-être, on pourrait faire le FIJM un jour, je m’étais passé la réflexion du genre « Tiens, un ingénieur rêveur ! Ça doit être assez rare. » Et j’ai su hier soir au souper, en jasant avec un collègue du GEJSE, que je n’étais pas le seul à penser comme ça. « Ben voyons donc, le GEJSE au FIJM. ! » Quelle belle leçon de vie, une vraie ! C’est bien beau de dire qu’il faut croire en un but et faire ce qu’il faut pour y travailler. C’est immensément plus beau de le vivre.’’
Je n’ai jamais douté que nous pouvions réussir. J’étais convaincu dès 2006 que nous allions nous retrouver là un jour. J’ai travaillé fort pour faire de cet organisme communautaire un ensemble jazz qui est maintenant reconnu au sein de notre communauté. La détermination, garder le cap et croire en ses rêves : voilà la recette gagnante pour pouvoir accomplir l’inatteignable.
Vous pouvez voir la performance du GEJSE au FIJM 2009 sur You Tube en tapant le mot clé ‘’GEJSE’’. Aussi, vous pouvez visiter notre site web au www.gejse.com ou le groupe Facebook ‘’Le Grand Ensemble Jazz de Saint-Eustache’’