Le nouveau commandant du CMR Saint-Jean, 21316 colonel Gaétan Bédard, a récemment rencontré 25366 Anna-Michelle Shewfelt pour parler de sa carrière et de la façon dont il a vu les collèges militaires changer au fil des ans.

Incoming RMC Saint-Jean Commandant 21316 colonel Gaétan Bédard recently sat down with RMC Alumni Association Communications Coordinator 25366 Anna-Michelle Shewfelt to talk about his career and how he’s seen the military colleges change over the years.

eVeritas : Qu’est-ce qui vous a poussé à entrer au collège militaire ?

Col Bédard : En 1994, c’est le centre de recrutement qui m’a convaincu de m’inscrire parce que je ne connaissais pas l’existence du Collège militaire, mais je voulais joindre les Forces. Donc, quand je suis arrivé au Centre de recrutement, j’ai discuté des différents métiers, des différentes options qui existaient avec un sergent. Il a regardé mon dossier, mes résultats scolaires, il m’a parlé du collège militaire et m’a montré un vidéo promotionnel. J’ai trouvé que cela répondait à peu près à ce à quoi je m’attendais des Forces et, donc, j’ai voulu essayer.

eVeritas: What prompted you to attend military college?

Col Bédard: In 1994, it was the recruiting center that convinced me to register because I was not aware of the existence of the Military College, but I wanted to join the Forces. So when I got to the Recruiting Center, I discussed the different trades, the different options that were out there with a sergeant. He looked at my file, my school results, he told me about the military college and showed me a promotional video. I found it to be pretty much what I expected to be in the Forces, so I wanted to give it a try.

eVeritas : Parlez un peu de votre carrière jusqu’à maintenant. Quels défis particuliers avez-vous dû surmonter? Y a-t-il des moments mémorables de votre carrière qui se démarquent maintenant que vous êtes commandant?

Col Bédard : J’ai passé cinq ans dans les collèges militaires, un an au CMR Saint-Jean et quatre ans à Kingston. J’ai terminé mes études en 1999. Depuis ce temps, puisque je suis un officier d’infanterie, j’ai fait deux passages au Royal 22e Régiment. Une fois, comme officier junior, de sous-lieutenant à capitaine. Je suis revenu quelques années plus tard comme major à titre de commandant de compagnie. Durant mes mutations dans les bataillons, j’ai fait trois missions à l’étranger. La première, c’était en Bosnie-Herzégovine en 2002 pour l’Opération Palladium. La deuxième, c’était en 2010, après le tremblement de terre en Haïti où j’ai été déployé comme officier de liaison senior pour le 3e Bataillon R22eR à Léogâne dans le cadre de l’Opération Hestia. La troisième fois, c’était en Afghanistan de 2010 à 2011, comme mentor d’un commandant d’un bataillon afghan pendant l’Opération Athéna.

Par ailleurs, j’ai été à l’École d’infanterie pendant un peu plus de 4 ans et demi, principalement comme instructeur, mais aussi comme capitaine-adjudant. J’ai occupé plusieurs positions d’état-major à Ottawa, dont gérant de carrière, mais aussi au Commandement des Opérations Interarmées du Canada à la section du J5 et comme J3 pour le Moyen-Orient. J’ai aussi été le chef de cabinet du vice-chef d’état-major de la défense. Dans les dernières années, j’ai été commandant de l’École de leadership et de recrues des Forces canadiennes en 2016. J’ai été aux États-Unis parfaire mon éducation avec l’Armée américaine. Et puis, j’ai pris le commandement du CMR Saint-Jean au mois de juin.

Il y a certainement des moments mémorables qui sont plus intenses d’un point de vue opérationnel surtout la mission en Haïti après le tremblement de terre, puis en Afghanistan. Tout simplement d’être dans le feu de l’action. Je dirais que, les moments mémorables, ce sont aussi les moments où nous avons l’opportunité d’influencer positivement des gens. C’était très gratifiant comme commandant de l’École de leadership et de recrues des Forces canadiennes où, même si je n’avais pas de lien direct avec les recrues et les élèves officiers, j’avais un lien indirect avec eux, par l’entremise des instructeurs. Aussi, à l’École d’infanterie, où là, étant donné que j’étais officier subalterne, j’étais moi-même instructeur pour les différents cours de l’infanterie. Et maintenant, d’avoir l’opportunité d’influencer positivement, je l’espère, la prochaine génération d’officiers, c’est également très gratifiant.

eVeritas: Talk a little about your career so far. What particular challenges have you had to overcome? Are there any particular memorable moments from your career that stand out now that you’re Commandant of RMC Saint-Jean?

Col Bédard: I spent five years in military colleges, one year at RMC Saint-Jean and four years in Kingston. I finished my studies in 1999. Since that time, being an infantry officer, I have been to the Royal 22e Régiment twice. Once as a junior officer, from second lieutenant to captain. I returned a few years later as a major as a company commander. During my assignments in the battalions, I did three missions abroad. The first was in Bosnia and Herzegovina in 2002 for Operation Palladium. The second was in 2010, after the earthquake in Haiti where I was deployed as a senior liaison officer for 3rd Battalion R22eR in Léogâne as part of Operation Hestia. The third time was in Afghanistan from 2010 to 2011, mentoring an Afghan battalion commander during Operation Athena.

Furthermore, I was at the Infantry School for a little over 4.5 years, mainly as an instructor, but also as an adjutant. I have held several staff positions in Ottawa, including career manager, but also in the Canadian Joint Operations Command in the J5 section and as J3 for the Middle East. I was also the chief of staff to the vice chief of the defense staff. In the last few years, I served as the Commander of the Canadian Forces Leadership and Recruit School in 2016. I was in the United States to further my education with the United States Army. And then, I took command of RMC Saint-Jean in June.

There are certainly some memorable moments that are more intense from an operational point of view especially the mission in Haiti after the earthquake, then in Afghanistan. Quite simply to be in the heat of the moment. I would say, the memorable moments are also the times when we have the opportunity to positively influence people. It was very rewarding as the commanding officer of the Canadian Forces Leadership and Recruit School where, although I had no direct connection to the recruits and officer cadets, I had an indirect connection to them, through the instructors. Also, at the Infantry School since I was a junior officer, I myself was an instructor for the various infantry courses. And now to have the opportunity to positively influence, I hope, the next generation of officers is also very rewarding.

eVeritas : Quelles sont vos premières impressions du CMR Saint-Jean en tant que commandant ? Comment pensez-vous que le CMR Saint-Jean a changé depuis votre temps de cadet?

Col Bédard : Ma première impression, c’est qu’on a une équipe formidable au Collège. Évidemment, nos ressources sont assez limitées en personnel, mais les ressources présentes sont des gens motivés, tant le personnel militaire, par exemple de l’escadre des élèves-officiers, que le corps professoral qui passe la majeure partie de leur journée avec les élèves-officiers. Comme première impression aussi, c’est qu’on fait de l’excellent travail. Je vois que les mentalités ont changé par rapport à il y a 27 ans, quand moi j’ai joint le Collège, et ce, pour le mieux. En général, on est plus respectueux des individus. On est plus respectueux des élèves-officiers. Pas nécessairement que, dans mon temps, il y avait des atrocités qui se passait. Je crois qu’on traite tout simplement plus humainement les jeunes, donc c’est positif et, pour le futur, les élèves-officiers voient de meilleurs exemples, ce qui devrait en faire de meilleurs leaders.

eVeritas: What are your first impressions of RMC Saint-Jean as Commandant? How do you feel RMC Saint-Jean has changed since your time as a Cadet?

Col Bédard: My first impression is that we have a great team at the College. Obviously, our resources are quite limited in personnel, but the resources present are motivated people, both the military personnel, for example the cadet squadron, and the faculty who spend most of their day with the officer cadets. As a first impression, too, we do a great job. I see that mentalities have changed compared to 27 years ago, when I joined the College, and this, for the better. In general, we are more respectful of individuals. We are more respectful of officer cadets. Not necessarily that in my day there were atrocities going on. I believe that we simply treat young people more humanely, so it is positive and, for the future the cadets see better examples which should make them better leaders.

eVeritas : Y a-t-il des moments mémorables de votre temps en tant qu’élève-officier?

Col Bédard : Un moment mémorable, c’est probablement les mêmes moments que les élèves-officiers vivent ici. Je me souviens du POPA. C’était essentiellement la même chose, donc l’endoctrinement dans l’institution durant lequel nous apprenons l’histoire du Collège, à cirer nos souliers, puis à faire de la drill. Qui culmine par quoi? Ben la piste à obstacle! Je me rappelle très bien la piste à obstacles qui était un événement agréable pour la plupart du monde, même si on souffrait énormément physiquement. Je crois que quand on souffre ensemble en faisant la piste à obstacles, ça soude la cohésion du groupe, ce sont de bons atouts. Un autre moment mémorable, je dirais, a été de finir une année scolaire de niveau cégep au CMR Saint-Jean même si je n’ai pas eu le temps de graduer en 4e année à ce collège. Je dirais aussi que c’est les petits moments dont faire du sport avec nos confrères et consœurs et, sans que ce soit un moment spectaculaire, c’est tout simplement les relations qu’on a développées. J’ai encore des amis aujourd’hui de mon temps au collège, au CMR Saint Jean. C’est sûr que j’ai gardé plus de contact avec ceux qui étaient dans le même métier que moi, mais autrement il y a des gens que je n’ai jamais recroisé de ma carrière, mais à qui je parle encore aujourd’hui.

eVeritas: Are there any memorable moments from your time as a Cadet?

Col Bédard: A moment to remember is probably the same moments that officer cadets experience here. I remember the POPA. It was essentially the same thing, so indoctrination in the institution during which we learn the history of the College, to polish our shoes, then to drill. Which culminates in what? The obstacle course! I remember the obstacle course very well, which was a pleasant event for most of us, even though there was a lot of physical pain. I believe that when we suffer together while doing the obstacle course it creates the cohesion of the group and this is a good outcome. Another memorable moment, I would say, was finishing a CEGEP-level school year at RMC Saint-Jean even though I didn’t have time to graduate there for my bachelor’s degree. I would also say that it is the small moments in which we play sports with our colleagues and, without it being a spectacular moment, it is quite simply the relationships that we have developed. I still have friends today from my college days at RMC Saint Jean. It is certain that I kept more contact with those who were in the same profession as me, but otherwise there are people that I did not meet again during my career, but to whom I still speak today.

eVeritas : Quelles leçons de leadership espérez-vous transmettre aux élèves-officiers?

Col Bédard : En fait, le leadership c’est très large. Je dirais que la plus importante leçon de leadership que je voudrais qu’ils se rappellent, puis que j’essaie de leur transmettre, c’est que le leadership n’est pas seulement de donner des ordres, puis d’avoir l’air confiant devant un groupe. C’est plutôt de mentorer et de coacher les gens qui sont avec eux, leurs subalternes. Au-delà du respect, de prendre le temps de mentorer et de coacher leurs subalternes pour les développer à leur tour. C’est certain qu’ici, il n’y a pas beaucoup de différence entre un nouvel élève-officier, les commandants de section et les commandants d’escadrille. Il y a tout au plus trois ans qui les séparent, peut-être quatre. À ce niveau d’expérience, quatre ans, c’est beaucoup. Ils ont beaucoup à offrir aux nouveaux qui débutent.

eVeritas: What leadership lessons do you hope to impart to the Cadets?

Col Bédard: In fact, leadership is a very broad subject. I would say the most important leadership lesson I want them to remember and am trying to pass on to them is that it’s not just about giving orders and then looking confident in front of the group. Rather, it’s about mentoring and coaching the people who are with them, their subordinates. Beyond respect, taking the time to mentor and coach their subordinates to develop them in turn. Certainly here there is not much difference between a new cadet, section commanders and squadron commanders. There are at most three years between them, maybe four. At this level of experience, four years is a lot. They have a lot to offer newbies who are just starting out.

eVeritas : Quels sont vos intérêts, vos loisirs, etc., en dehors du travail ?

Col Bédard : Ce que je fais en dehors du travail? Je suis un conjoint et un père de famille. J’ai deux enfants de 12 et 13 ans, donc depuis qu’ils sont nés, ce que je fais en dehors du travail, la plupart du temps, est relié à eux. Ils font du sport donc la fin de semaine, je suis un chauffeur de taxi qui va dans les arénas ou les piscines.

J’aime le camping. Malgré le fait que je suis dans l’infanterie, c’est comme si je n’en avais pas assez. J’aime aussi courir des courses de fond. Et puis, je suis un apprenant à vie. J’ai toujours quelque chose à lire. C’est rare que ce sont des romans, la plupart du temps ce sont des livres d’histoire ou des livres de sociologie, des essais.

eVeritas: What are your interests, hobbies, etc., outside of work?

Col Bédard: What I do outside of work? I am a spouse and a father. I have two children aged 12 and 13, so since they were born what I do outside of work most of the time is related to them. They play sports so on the weekends I am a taxi driver who goes to arenas or swimming pools.

I like camping. Despite the fact that I’m in the infantry, it’s like I don’t have enough. I also like to run long distance races. And then I am a lifelong learner. I always have something to read. It is rare that they are novels, most of the time they are history books or sociology books, essays.

eVeritas : Vous aimeriez ajouter quelque chose dont nous n’avons pas mentionné?

Col Bédard : En fait, commander le Collège, c’est énormément de détails sur lesquels se concentrer, mais je dirais que mes trois principaux objectifs sont les suivants :

Premièrement, le changement de culture. Nous sommes tous en train de définir, ce que veut dire le changement de culture, du chef d’état-major de la défense jusqu’aux recrues et aux élèves-officiers. Nous sommes présentement en phase écoute de tous nos membres pour essayer de voir qu’est-ce qui ne va pas exactement dans notre culture, dans l’éducation de tous nos membres, à tous les niveaux, pour s’assurer qu’on applique bien les attentes de la population canadienne, puis de nos membres.

Mon deuxième objectif, c’est le retour au statut universitaire du Collège en juin dernier. Nous sommes en train de traduire ce que cela signifie pour le futur. C’est aussi simple que de dire bon, maintenant, on peut développer des programmes universitaires, mais quel sera le prochain programme universitaire à développer pour offrir aux élèves-officiers qui veulent demeurer au CMR Saint-Jean pour la totalité de leurs 4 ou 5 ans d’études. Nous regardons aussi la gouvernance. Nous avons un modèle de gouvernance présentement qui est un peu un hybride entre un collège de niveau collégial et puis une université autant provinciale qu’une université militaire. Qu’est-ce que ça veut dire en matière de gouvernance? Le mandat de notre Sénat et les mandats de nos différents conseils sont aussi des objectifs importants.

Mon troisième objectif, c’est l’implémentation du plan stratégique qui est disponible sur le site internet du CMR Saint-Jean. C’est un plan qui a été développé dans les deux dernières années. Il y a eu énormément d’efforts déployés pour établir ce plan, et maintenant, il faut le mettre en pratique. Il faut l’implémenter. Ceci touche autant notre statut universitaire que notre positionnement en tant qu’université. Ceci comprend aussi le bien-être des élèves-officiers et l’expérience étudiante qu’on veut leur offrir.

eVeritas: Anything else you’d like to add that hasn’t been mentioned already?

Actually, commanding the college is a lot of detail to focus on, but I would say my top three goals are:

First, the culture change. We are all defining what the culture change means, from the Chief of the Defense Staff to recruits and cadets. We are currently in the listening phase of all our members to try to see what exactly is wrong with our culture, in the education of all our members, at all levels, to ensure that we apply the expectations of the Canadian public and then of our members.

My second goal is the College’s return to university status last June. We are translating what this means for the future. It’s as simple as saying okay, now we can develop university programs, but what will be the next university program to be developed to offer cadets who want to stay at RMC Saint-Jean for all of their 4 or 5 years of study. We also look at governance. We have a governance model right now that is a bit of a hybrid between a college-level college and then a provincial university as well as a military university. What does that mean in terms of governance? The mandate of our Senate and the mandates of our various councils are also important objectives.

My third objective is the implementation of the strategic plan which is available on the CMR Saint-Jean website. It is a plan that has been developed over the past two years. There has been a tremendous amount of effort put into establishing this plan, and now it has to be put into practice. It must be implemented. This affects both our university status and our positioning as a university. This also includes the well-being of the officer cadets and the student experience we want to offer them.

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